Émission n°3

Pour cette troisième émission, il sera question des corps en quête d’identité, à travers la poésie comme le théâtre.

Nos invité·e·s :

  • Romain Frezzato, pour Comme un David aux testicules tombés aux éditions de la Crypte

Enseignant-chercheur en littérature comparée et études de genre, il s'agit ici de son premier roman. La particularité de Romain Frezzato ? Mêler l’humour noir à des réflexions plus profondes sur l’identité, le corps et les rapports sociaux.

  • Catherine Zambon, pour Mon frère, ma princesse aux éditions de la Contre allée

Autrice et dramaturge française, les romans et pièces de théâtre de Catherine Zambon sont souvent construits autour de personnages marginalisés ou en quête d’eux-mêmes.

 

 

 

📚 Découvrez les ouvrages présentés lors de cette émission

FREZZATO, Romain. Comme un David aux testicules tombés. Les Ed. de la Crypte, 2023. ISBN : 978-2-36739-179-3

Dans Comme un David aux testicules tombés, Romain Frezzato dépeint l’histoire d’un homme qui voit sa virilité remise en question de manière symbolique et littérale. Le titre fait référence à la statue de David, et incarne ici une métaphore de la chute des idéaux de la force et de la perfection masculines.

À travers un humour mordant et des situations parfois grotesques, l’auteur explore les thèmes de l’identité sexuelle, du corps vieillissant et du rapport qu'ont les hommes à la vulnérabilité physique et psychologique. Cet ouvrage nous invite à une véritable réflexion sur les normes de genre et sur les stéréotypes qui y sont associés.

ZAMBON, Catherine. Mon frère, ma princesse. École des loisirs, 2012. ISBN : 978-2-211-20811-6

Mon frère, ma princesse est un livre où l’histoire est racontée à travers les yeux de la sœur du personnage central, un petit garçon nommé Alyan, se sentant fille et aspirant à être reconnu comme tel. Le récit aborde avec sensibilité le parcours d’un enfant transgenre et les réactions souvent hostiles ou incompréhensives de son entourage et à l’école. Malgré cela, Alyan peut compter sur le soutien inconditionnel de certains membres de sa famille.

À travers ce récit, l’autrice met en lumière la difficulté pour un enfant de se sentir différent et de s’affirmer face à des normes sociales rigides. Il s’agit ici d’une œuvre importante pour sensibiliser à la diversité des identités de genre, tout en offrant une histoire pleine de tendresse, de courage et de résilience.

Ce texte a reçu le prix Collidram 2013 et le Xème prix de la pièce de théâtre contemporain pour le jeune public décerné par la bibliothèque Armand Gatti 2013.

❤️ Les coups de cœur littéraires présentés dans l'émission

MADESTA, Tal. La fin des montres : récit d'une trajectoire trans. La Déferlante, 2023. ISBN : 978-2-492-30028-8

« Je ne suis déjà plus celle que j'étais, mais pas encore celui que je veux devenir.» En 2020, Tal Madesta entame une transition de genre. En prenant ce chemin qui implique de redéfinir entièrement son rapport à soi, aux autres, au monde social, il va faire l'expérience désolante de la violence transphobe et du deuil. Maiis il va aussi découvrir la joie d'aimer autrement et expérimenter avec intensité sa propre liberté.

Entre rage et lumière, Tal Madesta livre le récit d'une révolution intime, en même temps qu'un plaidoyer passionné pour l'émancipation des personnes trans.

PRECIADO, Paul B. Dysphoria mundi : le son du monde qui s'écroule. Bernard Grasset, 2022. ISBN : 978-2-246-83064-1

"Dysphoria mundi" est un texte mutant, qui hybride essai, philosophie, opéra, poésie et autofiction, afin de rendre compte de la transition planétaire en cours. Ce livre apprend au regard à distinguer ce que la propagande nihiliste "mainstream" cherche à dissimuler : les déplacements irréversibles qui s'opèrent dans les sphères sociales, politiques, sexuelles. Il n'est pas question d'un passé mythique ni d'un avenir messianique, mais d'un présent révolutionnaire. Le XIXe siècle était hystérique ; le XXe, schizophrène ; notre époque est dysphorique. Anxiété généralisée, troubles post-traumatiques, syndrome de dépendance, dysphorie de genre, destruction légitimée de l'écosystème... Voici l'hypothèse que propose ce livre : généraliser la notion de dysphorie afin de la comprendre non pas comme une maladie mentale, mais comme une dissidence politique. L'auteur organise une archive implacable de la fabrication/destruction nécropolitique de la subjectivité dans la modernité, et dessine une cartographie des pratiques d'émancipation susceptibles de transformer l'avenir.

On dit souvent qu'il nous est devenu plus facile d'imaginer la fin du monde que de penser la fin du capitalisme. Préciado persiste à observer les preuves de pratiques alternatives à cette impasse : de nouveaux modes de vie jusqu'alors disqualifiés comme improductifs et anormaux se présentent désormais comme la seule issue.